Aperçu des sections

  • Cours et TD/ Gestion durable des ressources en eau

                                         

  • Information Sur le Cours

    Institut des Sciences de la nature et de la vie 
    Département des sciences de l'écologie et de l'environnement 

    Cours : Gestion durable des ressources en eau

    Intitulé master : Protection des écosystèmes

    • Semestre : 01
    • Intitulé de l’unité d’éducation : Méthodologie
    • Crédits : 04
    • Coefficients : 02
    • Horaire et Salle :
    Mercredi : cours

    Mercredi : TD





    Cours et TD: Dr. Bouchareb Noureddine


  • Contact

    Dr. Bouchareb Noureddine

    E-mail : n.bouchareb@centre-univ-mila.dz

    Téléphone: 0670286259

    Consultation :Jeudi  09:30-11 :00 

    • Présentation du cours

      Gestion Durable des Ressources en Eau

      La gestion durable des ressources en eau est une discipline cruciale dans le contexte actuel de changements climatiques et de pressions anthropiques croissantes sur les ressources naturelles. Ce cours vise à fournir aux étudiants une compréhension approfondie des différents aspects liés à la gestion responsable des ressources en eau, en mettant particulièrement l'accent sur le cas spécifique de l'Algérie.

      I. Les Types de Ressources en Eau

      Le premier volet du cours examine les différents types de ressources en eau, distinguant entre les eaux de surfaces et les eaux souterraines. Cette section fournira une base essentielle pour comprendre la distribution, la disponibilité, et les caractéristiques physiques des différentes sources d'eau.

      • Les Eaux de Surfaces : Étude des eaux présentes à la surface de la terre, comme les rivières, les lacs, et les réservoirs.

      • Les Eaux Souterraines : Exploration des nappes phréatiques et des aquifères, soulignant leur importance dans la recharge des ressources en eau.

      II. Les Ressources Hydrauliques en Algérie

      Cette section se penche sur le contexte spécifique de l'Algérie en ce qui concerne les ressources hydrauliques, en mettant en lumière les différentes échelles de projets hydrauliques.

      • La Petite Hydraulique : Étude des petites infrastructures hydrauliques, souvent locales, telles que les microcentrales hydroélectriques.

      • La Moyenne Hydraulique : Analyse des projets de taille moyenne, tels que les barrages régionaux, qui contribuent à la gestion des ressources en eau.

      • La Grande Hydraulique : Exploration des grands projets hydrauliques à l'échelle nationale, comme les barrages majeurs, avec leurs implications sur la disponibilité de l'eau.

      III. Stratégies de Répartition et Plan de Gestion Durable de la Ressource en Eau

      Cette partie du cours se concentre sur les stratégies et les plans visant à assurer une gestion durable des ressources en eau en Algérie.

      • Les Bassins Hydrologiques d’Algérie : Analyse des bassins versants du pays, déterminants majeurs de la distribution naturelle de l'eau.

      • Les Secteurs Utilisateurs : Examen des principaux secteurs consommateurs d'eau, notamment l'agriculture, l'industrie et les zones urbaines.

      • Les Eaux Recyclables : Approfondissement sur les possibilités de recyclage des eaux usées et des initiatives visant à réutiliser les ressources en eau.










      Travail Personnel : Exposé

      Les étudiants auront l'opportunité de mettre en pratique les connaissances acquises en préparant un exposé sur un sujet spécifique lié à la gestion durable des ressources en eau en Algérie. Cela permettra d'appliquer les concepts théoriques du cours à des situations concrètes, favorisant ainsi une compréhension approfondie et pratique de la matière.


      • Objectifs

        Ce cours vise à offrir aux étudiants une compréhension approfondie de certains aspects fondamentaux de la gestion des ressources en eau en Algérie. Les étudiants devront acquérir des connaissances sur les différents types de ressources en eau présentes dans le pays, évaluer leur capacité, et explorer les stratégies de gestion envisageables en vue d'une utilisation optimale.

        À la fin de cette formation, chaque étudiant sera en mesure de :


        1. Comprendre les différences entre les eaux de surfaces et les eaux souterraines.
        2. Analyser l'importance de chaque type de ressource en eau dans le contexte global.
        3. Évaluer les avantages et les défis associés à la petite, moyenne et grande hydraulique.
        4. Examiner la distribution géographique des ressources hydrauliques en Algérie.
        5. Identifier les bassins hydrologiques d’Algérie et comprendre leur rôle dans la gestion de l'eau.
        6. Analyser les besoins et les demandes des secteurs utilisateurs (agriculture, industrie, urbain) en matière d'eau.
        7. Évaluer les avantages et les défis liés à la réutilisation des eaux recyclables.
        • Contenu de la matière

          Le cours est organisé en deux parties


          Le programme se divise en deux sections distinctes :

          1. Sessions théoriques : Destinées à faciliter la compréhension des concepts fondamentaux par les étudiants.

          2. Sessions de travaux pratiques : Conçues pour renforcer les connaissances acquises et permettre l'application des savoirs dans la résolution des divers problèmes liés à la gestion des ressources en eau.

          Partie Cours

          Introduction

          I. Les types de ressources en eau

          -        Les eaux de surfaces

          -        Les eaux souterraines

          II. Les ressources hydrauliques en Algérie

          -        La petite hydraulique

          -        La moyenne hydraulique

          -        La grande hydraulique

          III. Stratégies de répartition et plan de gestion durable de la ressource en eau

          -        Les basins hydrologiques d’Algérie

          -        Les secteurs utilisateurs (agriculture, industrie, urbain)

          -        Les eaux recyclables

          Dans cette section, vous découvrirez les concepts fondamentaux liés à la préservation durable des ressources en eau, comprenant les différentes catégories de ressources hydriques, les éléments constitutifs des ressources hydrauliques, les plans de gestion durable, ainsi que les bassins hydrographiques...ect)

          Partie TD (travaux dirigées)

          TDN°01 : Politique de l’eau en Algérie, Stratégies et vision

          TDN°02 :  Mode de gestion des ressources en eau

          TDN°03 :  Les structures du secteur de l’eau

          TDN°04:  limpact des changement climatiques sur ressources en eau

          TDN°05 : Les ouvrages hydrauliques

          TDN°06 : Stratégie dadaptation


          Dans cette section, vous découvrirez les concepts fondamentaux liés à la préservation durable des ressources en eau, comprenant les différentes catégories de ressources hydriques, les éléments constitutifs des ressources hydrauliques, les plans de gestion durable, ainsi que les bassins hydrographiques...ect)









          • Introduction

            L'eau est une ressource vitale essentielle à la survie de toutes les formes de vie sur Terre. Cependant, avec la croissance démographique, l'urbanisation rapide et les pressions exercées par le changement climatique, la gestion durable des ressources en eau est devenue une préoccupation cruciale à l'échelle mondiale. La gestion durable des ressources en eau vise à assurer la disponibilité continue de l'eau tout en préservant l'équilibre écologique des écosystèmes aquatiques.

            Cette approche prend en compte les besoins concurrents des différents secteurs tels que l'agriculture, l'industrie et l'approvisionnement en eau potable, tout en cherchant à minimiser les impacts négatifs sur l'environnement. Elle repose sur une utilisation efficace et équitable de l'eau, la préservation des bassins hydrographiques, la protection des écosystèmes aquatiques, et la promotion de pratiques durables pour garantir la qualité de l'eau.

            La gestion durable des ressources en eau implique également la prise de décisions éclairées basées sur des données scientifiques et la participation active des communautés locales, des gouvernements et des parties prenantes. Les approches innovantes, telles que la réutilisation des eaux usées, la conservation de l'eau, et le développement de technologies respectueuses de l'environnement, sont également intégrées pour relever les défis croissants liés à la rareté de l'eau.


            • Chapitre I : Les types de ressources en eau

              Rappel des notions de base

              La notion "source" : Une source peut être définie comme un endroit où se produit un écoulement naturel d'eau souterraine, soit directement, soit indirectement à travers un système de fissure. L'aquifère se décharge par affleurement ou par refoulement si une couche imperméable empêche l'écoulement souterrain.

              Environnement: il s'agit d'un milieu c'est à dire le milieu terrestre ou aquatique dans lequel évolue un être vivant. Depuis les années 1970, le terme environnement est utilisé pour désigner le contexte écologique global, c'est-à-dire l'ensemble des conditions physiques, chimiques, biologiques, climatiques, géographiques et culturelles au sein des quelles se développent les organismes vivants et les êtres humains en particulier.

              Aquifère : Un aquifère est une couche de terrain ou une roche pouvant stocker d'importants volumes d'eau et alimentant les puits. Les aquifères ne doivent pas être considérés comme des rivières ou des lacs souterrains.


              Bassin versant : Un bassin versant est un endroit à partir duquel l'eau de surface s'écoule vers les lacs, les rivières ou directement dans l'océan.

              Le débit se fait généralement de façon verticale et de l'amont vers l'aval, selon la topographie du terrain.

              Les limites d'un bassin versant sont généralement appelées lignes de partage des eaux. Les précipitations qui tombent de l'autre côté de cette ligne coulent vers des bassins versants différents.

              Nappe phréatique: Étendue d’eau douce se retrouvant emprisonnée dans une cavité (grotte).  Ces nappes peuvent être utilisées pour la consommation en eau potable et sont dues aux infiltrations des pluies. Elles sont emprisonnées par des couches imperméables (argile).

              Rivière: Cours d’eau se jetant dans un fleuve.  C’est un affluent d’un fleuve.


              Rivière souterraine: Cours d’eau se jetant dans un fleuve mais s’écoulant sous terre.


              Ru: Petit filet d’eau s’écoulant de la source.

              Ruisseau: Cours d’eau se jetant dans une rivière.

              Ruisselet: Cours d’eau se jetant dans un ruisseau.

              Ruissellement: Action des eaux qui ruissellent (qui ne pénètrent pas dans le sol) à la surface de la terre. Le ruissellement est dû principalement aux couches de terrains imperméables.



              Distribution  des ressources hydriques dans la terre (Km3)


                        La totalité de l’eau sur Terre représente un volume d’environ 1400 millions de milliard de km3


                                                              

                                                                                                          Pénurie de l’eau - Gestion de l’eau

              Pénurie de l’eau: résulte d'une insuffisance quantitative et/ou qualitative de la ressource hydrique disponible par rapport à la demande.



              Les types de ressources en eau

              1. Les eaux souterraines :
              - Nappe libre.
              - Nappe captive.

               2. Les eaux de surface :
              - Rivières.
              -Barrages ou lacs. 

              3. Autres sources : - Dessalement de l’eau de mer.


              1. Les eaux souterraines

              Introduction: L’eau souterraine est la partie du cycle de l’eau qui se trouve au-dessous de la surface de la Terre.


              Nappes libres
              - Non recouvertes.
              - Alimentées sur toute leur surface.

              Nappes captives
              - Recouvertes totalement ou partiellement par une couche de terrain imperméable.
              - Nappes sous pression.

              L’exploitation des eaux souterraines pour diverses utilisations humaines, a un impact sur l’environnement. De même les changements dans l’environnement, qu’elle soit d’origine naturelle ou anthropique, ont le potentiel d’affecter la ressource en eau souterraine.

              La décharge des eaux souterraines vers l’environnement se produit pour les écosystèmes tributaires des eaux souterraines.


              2. Contamination des eaux souterraines
              La contamination est l’introduction de composants biologiques physiques, et chimiques dans le système environnemental à un rythme tel que l’environnement ne puisse s’en accommoder par dispersion, décomposition, recyclage ou en les stockant sous une forme inoffensive. Dans ce cas, le contaminant occasionne un dégât structurel ou fonctionnel du système environnemental, et peut causer aussi un dommage à la santé humaine. Toute activité de développement (urbanisation, activité industrielle, agricole, et exploitation minière) par l’homme génère des contaminants qui ont un impact à la fois sur les eaux de surface et les eaux souterraines.

              Il existe deux principales interactions entre l’environnement et les nappes d’eau souterraine : une est fondée sur les flux de l’environnement vers le système des eaux souterraines et l’autre sur les flux du système des eaux souterraines vers l’environnement.

               L’environnement inter-acte avec les eaux souterraines en impactant la quantité et la qualité de la recharge. Certaines de ces interactions sont tout à fait naturelles et d’autres sont modifiées par les activités humaines. Par exemple, les différentes formes d’occupation des sols et la gestion des déchets humains peuvent entraîner la contamination des eaux souterraines. La recharge des nappes peut augmenter ou diminuer à cause des changements naturels ou humains induits pour l’environnement.


              2.1. Urbanisation: L’urbanisation avec de fortes concentrations de population dans des zones localisées augmente considérablement la charge de la pollution, due aux rejets d’eaux usées et d’élimination des déchets solides et donc les risques de pollution des eaux souterraines.
              Les populations urbaines génèrent d’énormes volumes d’eaux usées et rejettent de grandes quantités de déchets solides et liquides tous les jours contenant des matières plastiques, des produits chimiques, de la graisse et de l’huile, des métaux, verre, papier, déchets organiques, etc.
              Les eaux usées contiennent des sels, des bactéries, du phosphore et de nombreux autres produits chimiques. Le ruissellement des rues et des bâtiments porte également des polluants tels que les bactéries, du pétrole et des produits chimiques qui peuvent entrer dans les eaux souterraines.

              2.2. Activité Industrielle: L’élimination incontrôlée des effluents industriels a un impact énorme sur les eaux souterraines, en particulier les déchets chimiques et nucléaires.
              Les déchets industriels sont produits pendant les processus de fabrication. Les déchets industriels peuvent être toxiques, corrosifs ou réactifs. Quelques exemples peuvent être cités : les huiles, les solvants, les produits chimiques, les déchets radioactifs…ect.
              Si ils sont mal gérés, ces déchets peuvent conduire à des conséquences dangereuses par la pollution des eaux souterraines dont les populations dépendent.


              2.3. Exploitation minière: La prospection et l’exploitation des ressources minérales et énergétiques en Afrique, impliquent des activités qui potentiellement peuvent affecter de manière significative la quantité et la qualité des ressources en eau souterraine existantes dans ces zones.
              La pollution chimique est souvent associée à l’exploitation minière. Le principal polluant dans les zones minières actives et abandonnées est le drainage minier acide qui est riche en métaux lourds.

              2.4. Exploitation agricole: L’agriculture a des effets directs et indirects sur la qualité des eaux souterraines.
              Les impacts directs incluent la dissolution et le transport de quantités excessives d’engrais, de pesticides, d’herbicides, des antibiotiques, des hormones et les matériaux associés, et les modifications hydrologiques liés à l’irrigation et le drainage.
              Les impacts indirects incluent les changements dans les interactions eau-roche dans les sols et les nappes aquifères causés par une concentration accrue des principaux ions et des métaux. De nombreuses études indiquent que les pratiques agricoles ont conduit à la contamination par les nitrates (NO3-) et par les pesticides des eaux souterraines à des concentrations localisées dans les aquifères peu profonds.


              3. Surexploitation des eaux souterraines

              La surexploitation des eaux souterraines peut potentiellement compromettre le bilan de l’eau dans les bassins versants des rivières et des zones humides en liaison hydraulique avec les eaux souterraines, et peut conduire à des réductions de débit de base.
              On peut considérer une surexploitation, lorsque les avantages des prélèvements d’eau souterraine sont éclipsés par les effets négatifs découlant de la réduction du débit de base et du débit de la source.

              4. Les aspects environnementaux de la gestion des eaux souterraines

              La gestion des eaux souterraines est une partie importante de la gestion des ressources en eau, afin de soutenir les moyens de subsistance de vastes populations rurales, la croissance rapide de l’urbanisation, de l’irrigation et de l’activité industrielle.
              Les trois principales considérations pour la gestion des eaux souterraines, du point de vue environnemental, sont les suivantes :

              (i) L’exploitation des eaux souterraines doit être durable sur le long terme. Cela signifie que le taux de prélèvement doit être inférieur ou égal au taux de recharge .
              Si le taux de prélèvement est plus élevé que le taux de recharge, elle se traduira comme une exploitation minière de l’eau souterraine; ce qui devrait être soigneusement pris en considération pour certains cas spécifiques. Si un tel schéma se produit, les niveaux des eaux souterraines vont continuer à diminuer, ce qui augmentera progressivement les coûts de pompage, et puis à un certain niveau, il ne serait plus économique de continuer à pomper l’eau souterraine pour de nombreux usages tels que la production agricole.

              (ii) Les activités humaines qui pourraient nuire à la qualité des eaux souterraines pour une utilisation éventuelle future, doivent être contrôlées. Cela comprend le lessivage des produits chimiques comme les nitrates et les phosphates provenant des activités agricoles extensives et intensives, la contamination par les substances toxiques et autres produits chimiques indésirables provenant des décharges et autres pratiques d’élimination des déchets nuisibles à l’environnement, la contamination bactérienne et virale due à un traitement inadéquat des eaux usées et des pratiques d’élimination des eaux usées, et en plus l’augmentation de la salinité due à des pratiques d’irrigation inefficaces ou inappropriées, et la salinisation due à un pompage excessif dans les zones côtières.

              (iii) Une mauvaise gestion des eaux souterraines contribue souvent à d’autres impacts environnementaux négatifs tels que la dessiccation des zones humides, la diminution du débit de base, etc.
              Les évaluations d’impact environnemental peuvent être considérées comme un outil de planification pour aider les planificateurs à anticiper les impacts potentiels futurs des activités alternatives d’exploitation des eaux souterraines; il s’agit des impacts à la fois bénéfiques et néfastes, en vue de choisir la solution «optimale» qui maximise les effets bénéfiques et atténue les incidences négatives sur l’environnement. Elle peut être utilisée non seulement pour les projets d’exploitation des eaux souterraines, mais aussi pour les plans, programmes et politiques (Biswas, 1992).


              5. Etat de la ressource en eau en Algérie


              Le territoire algérien couvre une superficie de près de 2,4 millions de km2, mais 90% de cette étendue correspondent à un désert où les précipitations sont quasi-nulles.
              12.5 milliards de m3 pour les eaux de surface et 2.5 milliards de m3 d’eaux souterraines (ressources en eau renouvelables).
              Le potentiel des ressources en eau renouvelables est localisé dans le Nord de l’Algérie qui englobe les bassins tributaires de la Méditerranée et les bassins fermés des Hauts Plateaux.
              5,5 milliards de m3 dans les régions sahariennes dont 0,5 milliard en écoulements superficiels et 5 milliards en ressources souterraines (nappes fossiles).

              5.1. Ressource en eaux souterraines dans le Nord du pays
              * Les eaux souterraines ont été évaluées par les services techniques de l’Agence Nationale des Ressources Hydriques (ANRH) et de la Direction des Grands Aménagements Hydrauliques (DGAH) dans le cadre du Plan national de l’eau à environ 2,5 milliard de m3.
              * Ces ressources qui sont relativement plus faciles à mobiliser, sont aujourd’hui exploitées à plus de 90%.
              Actuellement, on estime à plus de 12.000 forages, 9.000 sources et 100.000 puits qui sollicitent les nappes pour les besoins de l’agriculture et l’alimentation en eau potable et industrielle.

              * A l’inverse des ressources en eaux souterraines situées dans le Sud, les réservoirs du Nord du pays sont renouvelables, ils concernent au total 126 nappes.
              * Les principales nappes souterraines de la région du nord sont au nombre de huit (8) et représentent 35% du potentiel des eaux souterraines de l’Algérie du Nord.
              Il s’agit des nappes du plateau de Mostaganem
              Sidi Bel Abbes
              Mitidja
              Hodna
              Annaba
              Ain Oussera
              Ghriss et Chott Chergui.


              5.2. Répartition spatiale des eaux souterraines du Nord du pays

              La répartition par région hydrographique des eaux souterraines du Nord se présente comme suit :

              5.3. Ressource en eaux souterraines dans le sud du pays

              * Quelques nappes phréatiques, souvent saumâtres, existent dans les lits d’oueds tels que les oueds Ghir, M’zab, Saoura etc..., mais l’essentiel du potentiel en eau se trouve dans les nappes du Sahara septentrional.


              5.4. Ressource en eaux de surface (superficielle)


              Les écoulements de surface avaient été estimés pendant la période coloniale à 15 milliards de m3 pour les bassins tributaires de la Méditerranée (123 000 km2).
              Dans les dernières études menées dans le cadre du Plan National de l’eau (ANRH et DGAIH) et qui intègrent des années de sécheresse (jusqu’à 1993), les ressources en eau de surface sont évaluées à 12.5 milliards de m3.

              5.5. Répartition spatiale des eaux de surface
              les ressources en eau de surface sont répartis par bassin hydrographique selon le tableau suivant:

              Bassin

              hydrographique

              Oranie-Chott

              Chergui

              Chéliff -Zahrez

              Algérois - Hodna

              Soummam

              Constantinois-Seybouse Mellègue

              Sud

              Total

              Ressources (hm3/an)

              1025

              1840

              4380

              4500

              600

              12,4

              Total (%)

              8,7

              15,7

              37,3

              38,3

              0,48

              100


              Dans les dernières études menées dans le cadre du Plan National de l’eau (ANRH et DGAH) et qui intègrent des années de sécheresse (jusqu’à 1993), les ressources en eau de surface sont évaluées à 12.5 milliards de m3.


              6. Le développement des barrages et retenues collinaires.
              La capacité réellement mobilisable est évaluée pour tout le pays à près de 5,4 milliards de m3/an. Les ressources superficielles mobilisables par barrages en exploitation, sont évaluées à 2,2 milliards de m3/an, sur une capacité de stockage de l’ordre de 5 milliards de m3.
              Pour ce qui est des eaux souterraines, les volumes exploités sont estimées à 3,2 milliards de m3/an : 1,8 milliards de m3/an dans le Nord du pays et 1,4 milliards de m3/an dans les régions sahariennes.

              l faut souligner que plus des deux tiers du volume d’eau superficielle mobilisable se trouvent localisés dans 4 des 17 bassins versants (Chlef, Algérois, Soummam, Constantinois) qui occupent une surface de 75 000 Km2, soit 3% de la superficie du territoire national.
              Ces ressources ont par ailleurs subi durant les trois dernières décennies les effets néfastes de la sécheresse, de la pollution et de la mauvaise gestion.
              La construction de nouveaux barrages, la réalisation de grands transferts régionaux et de grandes adductions urbaines et agricoles, des usines de dessalement ont permis d’augmenter nettement le volume des ressources en eau mobilisées et d’améliorer les conditions d’approvisionnement des régions et des agglomérations déficitaires.

              La construction de nouveaux ouvrages de stockage ne suit pas encore. Les eaux de pluie ne sont pas captées en totalité. Et la politique algérienne de l’eau n’arrive pas à combler le grand retard par rapport aux besoins dans certaines régions.
              Au crédit de l’État, rappelons qu’en 1962, l’Algérie disposait de 14 barrages en exploitation, en 2015 on est passé à 75 barrages, aujourd’hui on en compte 78 avec des projections qui tablent sur 124 barrages à l’horizon 2030. Entre 2000 et 2015, le volume d’eau régularisé par ces barrages est passé de 1,6 à 5 milliards de m3 et atteindra 5,5 milliards de m3 en 2020. Quant aux petits barrages et retenues collinaires, leur volume régularisable est passé de 0,2 à 0,5 milliard de m3.

              Le potentiel en matière d’infrastructures pour l’exploitation des eaux souterraines est constitué de 23 000 forages et 60 000 puits (2012). En effet, les ressources hydriques souterraines contribuent largement à la satisfaction des besoins en eau potable et en eau agricole et industrielle. Elles représentent dans de nombreuses zones urbaines et rurales la seule source d’approvisionnement en eau à cause de la rareté ou de l’inexistence de ressources d’eau superficielles. Cependant, ce patrimoine est quotidiennement menacé quant à sa qualité et sa quantité (plusieurs nappes souterraines connaissent un taux de salinité élevé, 2 à 5 g/l, de sels dissouts).
              Il faut signaler que l’exploitation de ces ressources est très intense avec les besoins sans cesse croissants de la population et des activités économiques.


              7. Le recours aux ressources hydriques non conventionnelles
              Afin de dégager des ressources supplémentaires en eau, les pouvoirs publics ont réalisé des infrastructures de dessalement des eaux de mer.
              Le recours aux unités de dessalement permet d’alimenter en eau potable les grandes villes côtières et localités du littoral, et jusqu’à 60 km aux alentours.
              Ce recours permet également de réserver une partie plus importante des eaux de barrages à l’irrigation.

              Ce recours permet également de réserver une partie plus importante des eaux de barrages à l’irrigation. En 2018, on comptait 11 grandes stations de dessalement opérationnelles, réparties sur 9 wilayas, d’une capacité totale de production de 1,82 millions de mètres cubes d’eau dessalée par jour, soit l’équivalent de 665 millions de mètres cubes par an (tableau 1).

              Tableau 1: Liste des grandes stations de dessalement en Algérie

              La réutilisation des eaux usées générées par la population dans les activités industrielles et l’irrigation constitue donc une nouvelle approche intégrée dans la gestion de l’eau en Algérie.






















































              • Chapitre II: Les ressources hydrauliques en Algérie

                1. Politique hydraulique
                Avant 1970, la politique de l’eau a été une sorte de continuité de ce qui avait prévalu avant l’indépendance.
                Par la suite, de nouveaux objectifs ont été définis par les pouvoirs publics et qui existent dans les différents plans de développements. Dans tous ces plans l’accent a été mis sur la mobilisation de l’eau, l’extension des superficies irriguées et l’amélioration des conditions d’hygiène des populations par le raccordement aux réseaux d’eau potable et d’assainissement.

                A partir de la décennie 1980, le secteur a pu bénéficier d’un plan hydraulique national destiné essentiellement à définir les priorités, les objectifs et les moyens d’une politique en la matière.
                Ce plan avait dégagé des orientations nouvelles : après la priorité quasi-exclusive accordée à la grande hydraulique, il a préconisé une relance de la petite et moyenne hydraulique (PMH) qui s'est traduite par la multiplication des forages, des lacs collinaires des dérivations d'oueds.

                1.1. Barrages
                Les barrages ont été longtemps le principal vecteur disponible en matière de domestication des eaux superficielles.
                Depuis 1962, de nombreux barrages ont été réalisés, 110 barrages sont aujourd'hui en exploitation dont 43 avec une capacité supérieure à 10 millions de m 3 et un volume régularisé globale de l'ordre de 198,8 millions de m3; 22 ouvrages sont en construction et 52 en projet.

                1.2 - Les retenues collinaires
                En 1979, il y avait 44 retenues collinaires totalisant une capacité de 21 hm3/an. Considéré comme la petite hydraulique, ce type d'ouvrage ne retient l'attention qu'à partir de la décennie 1980. Après cette période 667 retenues collinaires ont été réalisées. Leur capacité de stockage avoisine les 90 millions de m3. La gestion et l'exploitation des retenues relève que 80 % de ces ouvrages sont opérationnels et que les eaux mobilisées sont utilisés à :
                - 75 % (81 000 000 m3) pour l'agriculture (maraîchage, arboriculture et céréaliculture),
                - 4 % pour l'élevage;
                - 1 % pour l'alimentation en eau potable,
                - 20 % des retenues ne sont pas exploitées pour des raisons diverses, notamment l'absence d'exploitant, de structure de gestion, de matériel d'irrigation ou de disponibilité de terres à proximité.

                1.3 - Les Forages
                En 1985, le nombre de forages exploités était d'environ 5 500. En 1999, plus de 2 000 forages ont été encore réalisés dans le Nord du pays, fournissant un volume de 1 milliard de m3 répartis entre l'alimentation en eau potable pour 852 millions de m3 et l'irrigation pour 147 millions de m3.
                Par ailleurs, 742 forages auraient été également réalisés dans le sud et mobiliseraient un volume annuel de 221 millions de m3 pour l'alimentation en eau potable et 505 millions de m3 pour l'irrigation.

                • Chapitre III: Stratégies de répartition et plan de gestion durable de la ressource en eau

                  1. Les basins hydrologiques d’Algérie
                  Le territoire de l’Algérie a été divisé en 1996 en cinq régions hydrographiques regroupant les 17 bassins versants du pays. Le décret exécutif n° 96 - 100 du 6 mars 1996 portant définition du bassin hydrographique et fixant le statut-type des établissements publics de gestion a défini le bassin hydrographique: "comme la surface topographique drainée par un cours d'eau et ses affluents de telle façon que tout écoulement prenant naissance à l'intérieur de cette surface suit son trajet jusqu'a l'exutoire".

                  Tableau 1 : Bassins versants par régions hydrographiques.


                  Les ressources hydriques disponibles et mobilisables en Algérie sont réparties à travers cinq grands bassins hydrographiques, regroupant les 17 bassins versants .
                  Cette répartition s’inscrit dans la politique de gestion de l’eau. Le découpage de l’Algérie du Nord en quatre régions.

                  - Bassins du Nord
                  1. Oranie Chott-Chergui,
                  2. Chelif -Zahrez,
                  3. Algerois - Hodna – Soummam,
                  4. Constantinois - Seybouse – Mellegue.

                  - Bassin du Sud
                  5. Sahara.

                  Figure 1: Localisation des grands bassins hydrographiques de l’Algérie

                  Figure 2 : Répartition de la superficie des régions hydrographiques.

                  - Oranie Chott-Chergui 20% ;
                  - Cheliff - Zahrez 13% ;
                  - Algerois - Hodna - Soummam 13% ;
                  - Constantinois - Seybouse - Mellegue 11% ;
                  - Sahara 43%.

                  Figure 3: Localisation des sous bassins hydrographiques de l’Algérie.


                  2. Les secteurs utilisateurs (agriculture, industrie, urbain)
                  Les principaux secteurs utilisateurs de l’eau en Algérie sont : l’agriculture, l’industrie et le secteur domestique.
                  Utilisation pour l’agriculture : c’est le volume d’eau utilisé principalement à des fins d’irrigation et accessoirement pour l’élevage et l’aquaculture.
                  Utilisation pour l’industrie : c’est le volume d’eau utilisé par les industries. Cette catégorie comprend des usages variés tels que le processus de fabrication, le lavage, l’incorporation aux produits, le refroidissement, etc.
                  Utilisation pour le secteur domestique : c’est le volume d’eau utilisé par les ménages.


                  Tableau 2: les quantités d’eau utilisées par les différents secteurs.

                  En 2002, la consommation totale d’eau a atteint 3,3 Milliards de mètre cubes. Elle est répartie comme suit :
                  • 1,8 milliards de m3 pour l’agriculture ;
                  • 0,2 milliards de m3 pour l’industrie ;
                  • 1,3 milliards de m3 pour l’usage domestique.

                  Malgré une réduction dans la distribution d’eau, le secteur de l’agriculture toujours le gros consommateur d’eau en Algérie.
                  Pour le secteur domestique, la répartition de la consommation d’eau de 1975 à 2002 a enregistré une évolution remarquable .

                  Figure 4 : L'évolution de la consommation d'eau par secteur d'utilisation.


                  3. Les eaux recyclables
                  En raison de l’insuffisance de la quantité de ressources en eau conventionnelle aux demandes.
                  Le dessalement de l’eau de Mer et la réutilisation des eaux usées épurées notamment à des fins agricoles est devenue l’un des axes principaux de la stratégie du secteur des ressources en eau en Algérie .

                  3.1. Le dessalement de l’eau de Mer (DDM)
                  l’Algérie a une position géostratégique qui dispose presque de 1200 km de côtes, l’Algérie a mis en oeuvre l’alternative du dessalement d’eau de mer (trois quarts) ou d’eau saumâtre (un quart) pour alimenter en eau potable des villes localités du littoral.

                  La stratégie d’implantation des stations de dessalement est considérée comme une option sécuritaire ; est destinée pour l’alimentation en eau potable AEP pour les villes côtières et antérieures et libérer la quantité d’eau conventionnelle destinée à l’AEP pour l’agriculture afin d’atteindre la sécurité alimentaire.
                  L’Algérie a construit 15 grandes stations de dessalement dans les principales villes (Alger, Oran, Annaba, Skikda) d’une capacité entre (200.000 m3/jour et 500.000 m3/jour) et 12 stations d’une capacité entre (2500 et 7000 m3/jour) et la capacité totale de ces stations de dessalement sont environ 913 hm3/an.

                  3.2. Extension et construction des stations d’épuration STEP
                  Le programme de construction de stations d’épuration, et l’extension et réhabilitation des anciennes stations qui nécessitent tout d’abord une volonté politique et un budget considérable aussi ; englobe d’autres aspects tel que l’environnement, l’écotourisme, la sécurité alimentaire ...etc.

                  3.3. La réutilisation de l’eau usée épurée
                  La réutilisation des eaux usées épurées devient aujourd’hui un axe principal de la planification des ressources en eau, au début cette alternative est destinée pour la préservation de l’environnement et pour une meilleure gestion de l’eau brute comme principaux objectifs après ils ont ajouté l’usage agricole de ces eaux épurées à cause de l’impact de la sécheresse et l’insuffisance de l’eau sur le rendement de produits agricoles , et pour un autre usage la recharge artificielle des aquifères.

                  4. La gestion intégrée des ressources en eau

                  4.1. Qu’est-ce que la gestion intégrée des ressources en eau?
                  La gestion intégrée des ressources en eau est un concept logique et séduisant.
                  La GIRE est une approche globale de la gestion des ressources hydrologiques englobant les activités humaines et leurs impacts sur les bassins versant et les écosystèmes.
                  La gestion intégrée des ressources en eau est un processus systématique pour le développement durable et le suivi de l'utilisation des ressources en eau dans le contexte des objectifs sociaux, économiques et environnementaux.


                  4.2. Pourquoi la GIRE ?
                  1. L’eau est vitale à la survie, à la santé et à la dignité humaine et est une ressource fondamentale au développement humain.
                  2. Les ressources en eau sont sous pression croissante et jusqu’à présent de nombreuses personnes manquent encore d’accès adéquat à l’approvisionnement en eau pour leurs besoins de base.
                  3. Les préoccupations actuelles relatives à la variabilité du climat et au changement climatique exigent une gestion améliorée des ressources en eau pour faire face à des inondations et à des sécheresses plus intenses.
                  4. Les extractions d'eau ont augmenté à un rythme deux fois plus rapide que celui de la croissance de la population.

                  4.3. Les objectifs de la GIRE
                  * Limiter les risques de pollution.
                  * Intégrer la gestion des eaux pluviales dans l’aménagement.
                  * Participer à l’amélioration du cadre de vie « Les espaces aménagés pour la gestion de l’eau peuvent jouer un rôle structurant et paysager (jardins, terrains de sports, placettes) ».
                  * Maîtriser les risques environnementaux .
                  * Participer à l’éducation environnementale du citoyen « La sensibilisation et l’éducation environnementale des citoyens ».

                  5. Stratégie de la GIRE
                  La stratégie de gestion des ressources en eau fournira une orientation pour la gestion de l'eau.
                  Elle nous permettra de créer un cadre de gestion des demandes concurrentes ainsi que de protéger la qualité et la disponibilité de l'eau pour les générations futures.

                  5.1. Les objectifs de stratégie de GIRE

                  La mise en oeuvre de stratégie de gestion de ressource en eau permet de :
                  * Evaluer les quantités d'eau et les niveaux de consommation.
                  * Décider comment et où nous voulons utiliser nos ressources en eau.
                  * Déterminer comment nous devons continuer à protéger les ressources en eau.
                  * Contrôler à ce que les ressources en eau soient de bonne qualité pour la consommation, les loisirs et les moyens de subsistance «Santé humaine ».

                  * Contrôler à ce que les ressources en eau soient utilisées de façon durable et avantageuse «Richesse économique ». * Protéger, conserver et améliorer les ressources en eau et les écosystèmes qui en dépendent «Intégrité des écosystèmes ». * Minimiser l'impact des situations d'urgence et des risques liés à l'eau «Préparation aux situations d'urgence et aux risques ». Objectif principal Favoriser un développement efficace, équitable et durable grâce à une gestion intégrée des ressources en eau.








                  • Références et autres lectures

                    Références et autres lectures
                    Biswas A.k (1992) Environmental impact assessment for groundwater management. Journal of Water Resources Development, 8: 2, 113 — 117
                    Böhlke J. K(2002) Groundwater recharge and agricultural contamination. Hydrogeology Journal 10:153–179
                    Guergueb M and Ferhat A (2021)
                    Water management in Algeria : Towards a new paradigm
                    journal of Advanced Economic Research / V : 06 (ISS : 01) / 2021.